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Le Blog de la Culture

Le Blog de la culture doit présenter ce qui me plait ou déplaît dans la société, avec une préférence pour l'art en général. Film, Musique, Série, Recette, Livre, Art pictural ou architectural...

Les yeux sont le miroir de l'âme... Big Eyes

Les yeux sont le miroir de l'âme... Big Eyes
Les yeux sont le miroir de l'âme... Big Eyes
Les yeux sont le miroir de l'âme... Big Eyes

Big Eyes est un film réalisé par Tim Burton cette année avec Amy Adams (Il était une fois, la nuit au musée 2 ou Man of steel) et Christoph Walte (Django Unchained, Inglorious Basterds, De l’eau pour les éléphants) dans les rôles de Mr et M Walter.

L’histoire est un biopic, une adaptation d’une histoire vraie, mêlant comédie et drame. Celle d’une femme artiste dans les années 50-60, qui se fait volé son art, son talent par son mari, à qui la gloire sourit. Les œuvres de Margaret Keane, reconnaissables grâce à deux grands yeux de tailles exagérés sur des visages d’enfants, produisirent un scandale immense quand l’artiste révéla que son mari n’était pas l’auteur des toiles. Elle gagna son procès en 1986 en montrant son talent à la cour.

Autre qu’une histoire vraie bien travaillée, c’est un époustouflant renouveau de l’art Burtonnien. La première image qui m’a frappé fut un paysage, quand elle prend la voiture pour fuir avec sa fille. Au début, on aperçoit une nature criarde, bien trop verte et trop floue. Cependant, plus on regarde de près (cela doit être encore plus flagrant sur grand écran…), plus les taches nous apparaissent subtiles et intelligente. La peinture s’invite partout où le regard de la peintre ressent une émotion. Plus fort encore, les jeux d’acteurs. Certains pourraient dire qu’il y a un manque flagrant de professionnalisme, cependant, il ne faut pas oublier le style de Tim Burton, qui sait offrir une extravagance qui sert son film. Les acteurs surjouent, on le remarque au début, mais cela est vite oublié, nous laissant nous emporter dans une histoire bien plus que prenante. C’est cette technique qui rend l’œuvre de Burton soit noire soit blanche. Le plus impressionnant, si je peux utiliser ce terme, (je pense ne pas être objective quand il s’agit de Burton), c’est que le réalisateur arrive à ajouter une part de comédie à une histoire bien plus que dramatique, une merveille. Burton avait oublié de travailler son art depuis quelques années, préférant la standardisation, peut-être pour des raisons financières, mais il revient en force avec ce film, après les prémisses dans Frankenwennie.

Evidemment, l’histoire d’un scandale artistique n’est pas celle qui importe. Burton s’est attaqué à un bien plus grand projet. Celui de bouger les consciences, de faire réagir et d’ouvrir les yeux du commun des mortels sur les violences psychologiques, pour peu qu’ils arrivent à se mettre à la place de cette femme. La violence psychologique est un comportement de violence, visible ou pas d’une personne dominante sur un esprit plus faible. Il en résulte un traumatisme, provoquant un manque de confiance en soi, du stress constant, voire une dépression. Ce sont, selon le droit français », « des actes répétés, qui peuvent être constitués de paroles et/ ou d’autres agissements, d’une dégradation des conditions de vie entrainant une altération de la santé physique et mentale ». Evidemment, la limite est fine entre ce qui est acceptable aux yeux de la loi et ce qui ne l’est pas, tout comme ce qui est acceptable dans la pensée collective, et ce qui ne l’est pas. Le film montre le début de la manipulation, de la corruption de cet être dominant sur un esprit non pas faible, mais naïf. La vérité triomphe ici mais les actes de l’homme ne sont pas pris en compte, seul l’art est considéré. Il y a près de 50 ans, le procès d’une femme contre son mari était mal perçu, mais est-ce que le mode de vie patriarcal à réellement disparu de nos mentalités. Ce film nous met en garde sur notre propre société et sur les limites de la loi. Mettons-nous à la place de cette femme, comprenons son parcours et ses faiblesses, ainsi que son mental. Comment a-t-elle pu passer de l’état d’une femme forte quittant son mari à une femme faible se laissant bouffer par un manipulateur ? Elle se retrouve ainsi, comme de nombreuses personnes, à dépendre entièrement de la personne qu’elle aime, comme toutes ces femmes qui son battue, maltraitées. Bref, Burton nous laisse sous-entendre qu’il se bat contre cette thématique de la femme maltraitée, violentée. N’oublions pas que la violence morale est bien plus dangereuse, car invisible en dehors du foyer, surtout quand l’homme sait si bien raconter des histoires qui cachent ses mensonges, et quand il sait si bien se faire passer pour la victime.

J’ai personnellement rencontré plusieurs de ces véritables victimes, hommes ou femmes, nombreuses et détruites, et l’incompréhension est leur plus grande peur.

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