L'éloge des saveurs et d'un chef: Parce qu'on a pas besoin de palace et d'étoile pour bien manger en Bretagne

Je viens de finir un travail d'été aujourd'hui. Dommage que ce soit déjà fini. Vraiment. j'y ai passé deux semaines formidables.

Pour la plupart des gens, le travail est normal, ennuyeux, obligatoire et tellement déprimant que l'on rêve de pouvoir s'en échapper le soir, le week-end et les vacances. Pour moi, qui ai passé l'année dernière le c** posé sur une chaise à écouter des professeurs comme une collégienne, qui ai passé l'année précédente sur un canapé en attendant le miracle de l'emploi et qui n'a jamais connu un emploi digne de m'épanouir depuis mes 18 ans, travailler est essentiel. Non pas pour l'argent, mais pour un besoin beaucoup plus primaire, celui de vivre, de me lever le matin pour faire quelque chose de bien, pour rencontrer des gens, pour se rendre utile.

Cette année, j'ai eu énormément de chance. Ce n'était que deux semaines mais c'était chouette. J'ai travaillé en tant que serveuse au restaurant "L'auberge Bretonne" de Saint-Thonan. Un travail qui n'est pas facile et des âneries, j'ai dû en faire plusieurs... (rattrapées évidemment :) ). Un travail stressant certaines fois, physique, pour sûr, mais qui offre tellement d'occasion de se sentir bien dans sa peau, discuter, rencontrer voir connaitre des gens où même recevoir des cadeaux et des attentions peu communes ( Big Up à R. qui a cru qu'en donnant son numéro de téléphone à la serveuse, il allait avoir sa journée remplie d'amour...).

Être serveuse, c'est aussi manger au restaurant presque tous les jours, des repas excellents à chaque fois (au point que j'en viens à regretter mon pseudo régime pré-mariage familiale qui m'a limité...), et pour la gourmande que je suis, c'était dur de faire attention... surtout quand on me propose des desserts à la fin du service... Imaginez une sauce au foie gras et lard tellement onctueuse, crémeuse, succulente, que je pourrais la manger avec des cailloux, une andouille de Guéméné sublimée par une sauce miel / hydromel (j'ai eu le bonheur de l'avoir ce midi... et je ne me suis pas privée cette fois-ci) et pour ne citer que les plus significatifs.

Cependant, Cela aurait pu être un boulot comme un autre. J'aurais pu être serveuse dans un autre restaurant, une parmi tant d'autres, mais j'ai été choisie pour l'Auberge Bretonne. pour le remplacement de la serveuse partie en vacances. Et ce qui fait le charme de ce travail (et donc de ce restaurant: je répète: "L'auberge Bretonne de Saint-Thonan"), c'est la gentillesse du patron. Un homme passionné par son travail, le cœur dans la main, qui se plie en quatre pour satisfaire sa clientèle et ses employés et qui malgré la rudesse du travail, se lève tous les jours à 6 heures du matin pour préparer ses produits fais maison (saumon fumé maison, saucisses maison, foie gras maison, dessert maison, etc) autant pour le service du jour que pour la vente à emporter. Autant dire que quand on voit tous les reportages alarmant sur ce qui se passe dans les cuisines de restaurant (surgelé, plats tout-fait de Métro, ...), c'est rassurant de savoir qu'à côté de chez soi, il reste des chefs qui ont un respect de leur métier et des clients.

Je n'ai ainsi qu'une chose à vous dire, et sans intérêt personnel, que de vous conseiller de venir goûter au moins une fois à cette cuisine française telle qu'on en fait plus, parce que vous méritez, et pour le prix que vous pourriez payer dans un restaurant rapide, un repas décent et bon... J'ai beau être naïve, je sais également reconnaitre le mérite de chacun, je vous laisse vous faire votre propre opinion... Bon appétit.